Vous l’avez appris “La femme noyée”,
fable du bestiaire de La Fontaine ?

« Je ne suis pas de ceux qui disent : Ce n'est rien,
C'est une femme qui se noie.
Je dis que c'est beaucoup ; et ce sexe vaut bien
Que nous le regrettions, puisqu'il fait notre joie.
Ce que j'avance ici n'est point hors de propos,
Puisqu'il s'agit en cette Fable,
D'une femme qui dans les flots
Avait fini ses jours par un sort déplorable. »

Aaah !!!

Sauve-toi ! Sohane, sauve-toi !
Sur ta route à claire-voie
On t’raconte des histoires,
Elle est loin la victoire,
Faut pas croire les beaux esprits
Qui te disent c’est promis,
Serre les poings, crie ta rage
D’une oppression sans âge

Cours ! Sohane, cours
Plus vite que le temps,
Plus vite que les gens,
Cours, Sohane, cours !

Ni fille de, ni femme de
L’indépendance en jeu,
T’oses aller au boulot
On t’remet aux fourneaux
En famille, en silence,
Ils rechignent, influencent
Très précaires, p’tits salaires
On te laissera pas faire

Cours, Sohane, cours
Plus vite que le temps,
Plus vite que les gens,
Cours, Sohane, cours !

Sur les murs, les corps nus
Prostituent ton statut,
Phallocrates impubères
Les machos grabataires
Ont peur des maquillées
Habillées en beauté,
Tradition, soumission
Voilà ta protection

Cours, Sohane, cours !

Pour ton sexe libéré
Viol et mariage forcé,
Cité de coercition !
Au feu de la rébellion
Se forge ta destinée,
Ils brûlent ta liberté !
T’es ni pute ni soumise,
Bestiaire de la bêtise !

Hurle ! Sohane, hurle,
Plus fort que le temps,
Plus fort que les gens,
Hurle, Sohane, hurle !